vendredi 10 décembre 2010

Les falsificateurs (Antoine Bello)

Le héros des Falsificateurs s’appelle Sliv Dartunghuver et est islandais. À peine sorti de l’école, il est embauché par Baldur, Furvset et Thoberg, une firme de conseil en environnement basé à Reykjavik. Mais il s’agit d’une couverture car, dans les faits, il travaille pour le CFR, c’est-à-dire le Consortium de falsification du réel, une organisation aux allures de confrérie ayant des tentacules partout dans le monde.

Pendant les trois cents premières pages du roman, l’auteur décrit les opérations du CFR. Cela apparaît comme une sorte de jeu... mais, suite à une erreur de Sliv, tout bascule dans l’horreur. En poste à Cordoba (Argentine) sous les ordres de la jolie et ambitieuse Lena Thorsen, une Danoise qui parle couramment l’islandais, les Opérations spéciales du CFR dépêchent deux émissaires. Et voilà que le côté maffieux de l’organisation ressort au grand jour.... Soudain, le héros se trouve malgré lui complice d’un assassinat, ce qui l’amène à donner sa démission... qu’on lui refuse, bien entendu.

Mais tout se retourne en faveur du CFR qui, par la voix de Gunnar Eriksson, son père spirituel en quelque sorte, annonce à Sliv qu’il ne s’agissait que d’une manipulation destinée à l’aguerrir, qu’il n’y avait jamais eu mort d’homme. Autrement, les Opérations spéciales ont bien fait leur boulot... mais sans tuer personne. Il écope tout de même d’une suspension de six mois au terme de laquelle il est promu agent classe 3 et se retrouve en Sibérie pour suivre un cours de perfectionnement de trois ans. Ensuite, en raison de ses résultats exceptionnels, il est intégré aux Opérations spéciales. Quant à la finalité du CFR, on n’en sait rien...

Les falsificateurs est un roman ludique d’une construction narrative sans faille. On prend plaisir à le lire, bien entendu, même si le récit est parsemé de passages didactiques - les dossiers sur lesquels travaille Sliv. On apprend ainsi plusieurs choses sur les Bochimans du Botswana, sur les aléas de l’industrie du pétrole, sur la police secrète est-allemande - la Stasi -, etc. Par contre, quitte à inventer une organisation comme le CFR, pourquoi l’avoir imaginée à l’image d’une bureaucratie lourde, fortement hiérarchisée, qui rappelle les organisations internationales comme l’Unesco ou le PNUD ? Une organisation presque anachronique à l’heure actuelle... L’auteur aurait eu tout intérêt à lire Henry Minzberg, le spécialiste en théorie de l’organisation, pour visiter d’autres modèles... Dernier reproche qui ne doit pas, cependant, vous décourager de lire ce roman brillant : on ne sait toujours pas, au bout de 500 pages, quelle est la finalité du CPR... et, au lieu du mot « fin », l’auteur inscrit « à suivre » à la fin de son récit. Bref, il faudra lire la suite pour apprendre davantage...

Cette suite s’intitule Les éclaireurs et est parue en 2009 chez Gallimard.

Antoine Bello est un écrivain français né à Boston en 1970, ce qui lui confère d’office la nationalité américaine. Dès 1996, il publiait un recueil de nouvelles - Les funambules (1996) suivi de peu par Éloge de la pièce manquante (1998). Il vit à New York.

Bello, Antoine, Les falsificateurs, Paris : Gallimard, 2007, 501 p.

– Compte rendu de Daniel Ducharme

mercredi 1 décembre 2010

Le mécanisme du stress

Qu’est-ce que le stress ?

Le stress est un terme général qui sert à désigner la réaction d’un organisme à une agression, un agent, ou aux facteurs qui sont à l’origine d’une agression. Par réaction, on entend : « une mobilisation physiologique ou psychique de l’organisme ». Le stress désigne également, une action violente, exemples : un bruit intense, un grand choc émotionnel, une vive contrariété, etc.

Il est normal de ressentir du stress. Ce dernier ne pose aucun problème lorsque l’organisme retrouve son équilibre dans un laps de temps raisonnable. Dans bien des cas, le stress peut même s’avérer bénéfique. Mais s’il perdure ou s’il est mal géré, les mécanismes qui assurent un retour à l’équilibre ne peuvent agir efficacement et c’est alors qu’apparaissent les problèmes majeurs.

Le stress psychologique

Le stress psychologique désigne l’ensemble des réactions émotionnelles à une pression interne ou externe. Il peut s’agir d’un stress momentané ou d’une réaction émotionnelle, devenue chronique. Le stress psychologique est normal car la vie met continuellement des embûches à la satisfaction de nos besoins. Les évènements qui nous atteignent sur le plan psychique provoquent des émotions diverses.

Le stress peut consister en de l’inquiétude, du découragement ou de la colère. Par contre, l’expression « se sentir stressé » est aussi vague que « se sentir bien » ou « se sentir mal ». Or, pour avoir de la prise sur cet état, il faut absolument identifier les émotions qui composent le stress. Dans certains cas, le fait de subir de la pression ou la conviction que la situation est sans issue, peuvent provoquer un état de stress intense.

Nos émotions

Nous sommes tous habités par diverses émotions. Ce sont ces émotions qui nous indiquent de quoi est composé le stress. C’est aussi ce qui nous permet de nous orienter et d’agir de façon à bien le gérer. Dans toutes les situations, nous avons le choix de vivre pleinement nos émotions ou de bloquer le processus émotionnel. Si nous entravons le processus naturel, il en résulte des problèmes, entre autres : des tensions physiques, maux de tête, douleurs musculaires, digestion difficile, etc. La gravité des maux augmente lorsqu’on n’agit pas de façon appropriée pour faire face aux agents stressants.

Des tensions psychiques, telles que l’anxiété ou l’angoisse, peuvent également apparaître, voire s’installer. Si ces tensions durent trop longtemps, les réactions sont susceptibles de dégénérer en graves problèmes, exemples : crise de panique, épuisement émotionnel, dépression, etc. Tel est le danger qui guette la personne souffrant de stress psychologique. Dans la mesure où la personne n’arrive pas à mieux se protéger, les effets du stress s’accumulent provoquant de sérieux dommages.

À quoi sert le stress ?

En tant que capacité de l’organisme à réagir à la pression, le stress est indispensable à la vie. Que deviendrions-nous si nous ne pouvions supporter la pression provoquée par les aléas de la vie ? Que serions-nous si nous étions incapables de régler les problèmes du quotidien ? Si nous ne pouvions gérer le stress, nous serions démunis et sans énergie devant les difficultés. Nous serions incapables de trouver des solutions ou de nous adapter à une situation.

Le stress bien vécu ne demande aucune intervention particulière. Cependant, si nous avons des raisons de croire que le stress nous cause de graves problèmes, il est important de prendre les dispositions afin qu’il ne dégénère. Il vaut mieux consulter un médecin avant qu’il ne soit trop tard car le stress peut conduire les gens à poser des gestes radicaux. Il est même la première cause de suicide chez les gens incapables de vivre un stress jugé trop intense.

À lire :

Michelle, Larivey, La puissance des émotions : comment distinguer les vraies des fausses ? Montréal : Éditions de l’Homme, 2002