lundi 14 décembre 2009

70 ans !

Soixante-dix ans déjà déjà, mais une vie hors du commun
Une riche existence vécue malgré tout haut la main
Même si, tout jeune, les méchants m’ont dit : « Haut les mains »
Car j’ai trouvé l’âme, sœur et elle et moi on est comme un.

En vrai festoyeur, je remettais tout ce qui est futile à demain
Et j’ai passé mes nuits sans jamais me soucier du lendemain
Certaines ont été blanches, d’autres noires sur mon chemin
Mais avide d’émotions toujours j’ai saisi ce présent à deux mains.

J’ai aimé la beauté, l’amour, les chats, et tout ce qui est humain
J’ai tremblé, j’ai vibré, j’ai chanté pour une rose ou un jasmin
J’ai frissonné pour un sourire et frémis pour des lèvres de carmin
Pour un cœur de refugié, jamais rien pour moi n’a été surhumain.

Bien des êtres ont meublé ma vie, la plupart quittés à mi-chemin
D’autres sont restés dans le salon de mes souvenirs de gamin
De ma courte période vécue à Paris, à Barbes et Saint-Germain
Au Château de Laversine, là-bas, non loin de Saint Maximin.

Soixante-dix ans et ma peau défraîchie ressemble à un pâle cumin
Aujourd’hui, elle est pigmentée et sèche comme un parchemin
La vieillesse chaque jour a pour moi quelque chose d’inhumain
Heureusement qu’il y a les copains et les amis comme appuie-mains.

Alors ensemble, chers proches et intimes, compagnons de chemin,
Levons nos verres, ripaillons gaîment comme le faisaient les Romains
La vie est courte, profitons-en, car bientôt elle sera pour nos benjamins
Laissons-pour après-demain ce que la vie reprend en un tournemain.

– Poème de Michaël Adam