jeudi 16 novembre 2006

Joindre un rédacteur

Si vous désirez envoyer un message personnel à l’un de nos auteurs, veuillez écrire à notre adresse de messagerie : chartrandsaintlouis@gmail.com.

Nous lui transmettrons volontiers votre message et le laisserons prendre l’initiative de vous écrire personnellement.

dimanche 12 novembre 2006

Maurice Roth

Maurice Roth est né à Nancy en 1933. Enfant juif, Maurice Roth connaît les affres de la persécution dans une France qui subit l’occupation nazie. Il est séparé de sa famille et vit caché dans des fermes et couvents. En 1944, avec l’aide de la Résistance, il fuit en Espagne et regagne la Palestine. Il retrouve sa mère, ses frères et soeurs en 1949, après neuf années de séparation. De 1961 à 1964, il fait l’Académie des Beaux Arts à Tel Aviv, où il étudie la peinture. En 1965, il reçoit la médaille d’argent des jeunes artistes à Rome. La même année, il obtient une bourse du gouvernement français pour étudier à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts à Paris. Il expose ses œuvres en Israël de 1966 à 1970. En 1970, il obtient une bourse du gouvernement mexicain où il expose dans toutes les grandes villes du Mexique. En 1982, il visite les cachettes de son enfance et entreprend son premier livre « L’enfant coq ». En 2001, son livre sort en France sous les Éditions Le Capucin. En 2002, son deuxième livre, « Un nuage sans ciel » sort en Israël et, en 2004, il paraît en France, toujours sous les Éditions Le Capucin. « Un nuage sans ciel » est diffusé en Allemagne la même année sous les Éditions Verlag Kostanz. Maurice Roth a travaillé sur un nouveau livre, « Deux qui font un » qui est sorti en 2007.

vendredi 3 novembre 2006

Cure de nature

Notre relation à la nature est problématique. Au fil des siècles, nous l’avons domestiquée, contrôlée, subordonnée à notre seule volonté et nous continuons à le faire. L’exploitation des ressources naturelles est à présent si maximisée que l’environnement en est sérieusement menacé.

Nous développons un rapport malsain envers la nature en ne la respectant pas. Il en est de même pour tous nos autres rapports au monde, comme celui de la relation de couple où, sans respect mutuel, il ne peut y avoir de relation satisfaisante.

Ce que nous avons oublié, et que nous oublions constamment, c’est que nous faisons partie intégrante de la nature au même titre que tous les éléments qui la constituent. La Terre est un seul tout, et l’ensemble de ce qui l’habite en fait partie, tant les êtres humains que tout le reste. Chaque espèce devrait être respectée pour ce qu’elle est, et non uniquement en fonction de ce qu’elle peut apporter à l’espèce humaine.

Sans l’équilibre de la nature, pouvons-nous réellement nous épanouir ? Il est à craindre que non. En orientant nos actions pour favoriser une direction harmonieuse avec la nature, il y a de fortes chances que nous parviendrons à trouver un équilibre en soi et autour de soi.

Albert Einstein décrit une rencontre avec la nature (Correspondance, Paris : Inter Éditions, 1980, p. 35) :

« 10 décembre 1931 : jamais auparavant, je n’ai vécu un orage comme celui de cette nuit... La mer revêt une grandeur indescriptible, particulièrement quand les rayons du soleil l’atteignent. On se sent, pour ainsi dire, dissous dans la nature et l’on se confond en elle. On perçoit, plus encore que d’habitude, l’insignifiance de l’homme, et cela rend heureux. »

En nous rapprochant de la nature, nous profitons en quelque sorte d’une ouverture pour pénétrer en soi, aller au fond de soi-même et entreprendre le dialogue intérieur.

Le silence que procure la nature favorise le recueillement et ralentit le rythme. Nous prenons alors conscience que tout n’est pas parfait et n’a pas à l’être, que nous pouvons évoluer autrement, qu’il n’est pas essentiel de garder une attitude de contrôle dans tout et sur tout, et que la course folle contre la montre conduit à des problèmes de santé et à l’appauvrissement de notre qualité de vie.

Serge Mongeau, ce grand humaniste, juge qu’il faudrait que la plupart des habitants des pays industrialisés suivent une « cure de nature », qu’ils aient l’occasion de se découvrir dans la nature. S’il n’existe pas d’endroit où l’on organise des cures de nature, rien n’empêche de s’organiser pour reprendre contact avec la nature. Si tous ne disposent pas d’un coin de terrain, il y a au moins un parc ou quelques espaces verts près de son quartier. Tous devraient tenter d’établir une relation stable avec elle par le jardinage (les jardins communautaires), par la pratique régulière d’une activité de plein air, par la participation à un club d’observation d’oiseaux ou de cueillette de champignons. Tous devraient aussi essayer de découvrir les possibilités de leur corps : ses capacités, sa beauté et ses limites.

Il n’est plus possible de redonner à la nature sa vigueur originelle. Le mieux que nous pouvons faire est de donner à la nature les moyens de se reconstruire elle-même (nous avons déjà tant défait). Ce n’est pas la présence humaine qui est nocive à la nature, c’est un « certain type » de présence humaine dont celui qui fait de la nature un bien de consommation qu’on s’achète occasionnellement, certaines fins de semaine ou pendant les vacances.

Nous devons cesser de la détruire (et, par voie de conséquence, de nous détruire) par notre consommation effrénée en tâchant de sauver ce qui est en danger et en réparant ce que nous avons détruit. Comme le dit Serge Mongeau, cette tâche s’impose à nous avec une « clarté éblouissante ».

La terre est un être vivant dont l’équilibre à long terme dépend de tous ses constituants. Tout cela cohabite et participe de la même vie.

Il n’est jamais trop tard pour se questionner et se demander : « Qui suis-je ? » « Quel est mon rôle sur cette terre ? » « Pourquoi ne pas agir avec plus d’humilité et de détachement? » Le rapprochement avec la nature ne peut que favoriser ce questionnement.

Source :

Mongeau, Serge, La belle vie ou le bonheur dans l’harmonie, Montréal : Libre Expression, 1991