samedi 31 décembre 2005

La vraie vie selon Alexandra David-Neel

Un extrait de son Journal de voyage (Tome 1, p. 213-214) où elle exprimait ce qu’est pour elle « la vraie vie » :

« Il fait froid et triste, dis-tu. Ah ! Mon pauvre grand ami, j’ai été toute remuée de t’entendre dire cela si tristement .... Les sages ce sont ceux qui ont compris que de ce que le commun des êtres appelle la vie il n’y a rien à tirer que froid et tristesse et qui sont partis avec leur pensée, en quête d’autre chose ... d’autre chose qui est au-delà du froid et du chaud, du rire et des larmes. Ils l’ont trouvé. Pourquoi d’autres, pourquoi nous-mêmes ne le trouverions-nous pas ?

Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d’herbe, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel crépusculaire ou matinal, la mer, les montagnes. C’est dans tout cela que coule la vie, la vraie vie, et l’on n’est jamais seules quand on sait la voir et la sentir. Mon petit bien cher, je suis née une sauvage et une solitaire et ces dispositions ont crû tout le long des ans que j’ai vécus. Je leur dois des joies que je n’aurais jamais connues sans elles.

Il fait froid et triste quand on demande aux êtres de vous être un soutien, de vous réchauffer, d’alléger le fardeau de misère inhérente à toute existence. Nul d’eux n’a réellement le souci de le faire, nul d’eux ne le peut vraiment. C’est en soi qu’il faut cultiver la flamme qui réchauffe, c’est sur soi qu’il faut s’appuyer. »

- Citation choisie par Chartrand Saint-Louis

samedi 17 décembre 2005

Adresse de messagerie

Vous désirez faire part d’un commentaire, vous avez une demande d’information à formuler ou une suggestion à transmettre, vous n’avez qu’à nous écrire à cette adresse de messagerie: chartrandsaintlouis@gmail.com.

dimanche 6 novembre 2005

Présentation du carnet

Ce qu’est Le Petit Portail d’Albert ?

Un espace de création, de réflexion et de diffusion d’informations pour des hommes et des femmes qui, malgré le poids du quotidien, souhaitent apporter une contribution.

Le rôle d’un portail est d’offrir une porte d’entrée et de regrouper des références vers des informations similaires et c’est ce qu’offre notre carnet Web.

Notre carnet couvre divers types d’écriture et regroupe des billets rédigés par des gens qui aiment écrire.

Il est principalement orienté vers trois axes d’intérêt : littérature, matière à réflexion et société.

Albert Einstein ou le génie humain

Il existe sur Internet une multitude de sites relatant la vie d’Albert Einstein, dans des termes pratiquement identiques et décrivant sa célèbre théorie de la relativité, dans un jargon scientifique incompréhensible au commun des mortels. Pour ne pas répéter ce qui est accessible à tous, nous allons mettre l’accent sur le personnage, sur ses traits de caractère, ses habitudes de vie et ses relations avec son entourage. La théorie de la relativité sera expliquée d’une façon compréhensible. Pour bien situer le personnage, débutons par une brève biographie :

Albert Einstein est né le 14 mars 1879, à Ulm, en Allemagne. Appartenant à une famille bourgeoise juive et non pratiquante, le père Hermann est un homme tranquille, cultivé et passionné de lecture. Son épouse, Pauline, née Korch, partage les mêmes goûts et de plus, adore la musique. Hermann opère un petit commerce à Ulm. À l’été 1880, la famille Einstein quitte Ulm pour s’établir à Munich où, avec son frère, Jakob, ingénieur, le père fonde une petite entreprise. Le jeune Albert se révèle très tôt, un enfant solitaire et rêveur. Il refuse de se mêler aux jeux des jeunes de son âge. Il faut préciser que dans une Allemagne au sommet de sa puissance et fortement militarisée, les jeunes imitent les nombreuses parades militaires qui se déroulent sous leurs yeux. Le jeune Albert qui déteste la guerre et toutes formes de violence, se tient à l’écart. Il développe un goût pour la musique. Ses soeurs Pauline et Maja jouent du piano. Albert sera violoniste. Seuls les grands maîtres de l’âge des lumières, Bach et Mozart, les satisfont pleinement. De l’âge de dix à dix-huit ans, Albert étudie à une école de Munich. Par la suite, il abandonne ses études et va rejoindre ses parents installés en Suisse. Il y poursuit ses études et finit par obtenir un diplôme lui permettant d’entrer à l’Ecole Polytechnique de Zurich. Il devient citoyen Suisse en 1901. Il décroche un emploi au Bureau des Brevets, à Berne. En 1905, il occupe toujours cet emploi, lorsqu’il formule sa théorie de la relativité. Il révolutionne alors la pensée physique et se détache de celle de Newton, reconnue jusque là. En 1910, il enseigne à l’Université de Prague, en Autriche et en 1912, à l’École Polytechnique de Zurich. De 1913 à 1933, il est responsable de la recherche scientifique à l’Académie de Berlin et à l’Institut Kaiser Wilhem, à Berlin. Il fuit l’Allemagne nazie qui persécute les juifs et se réfugie aux États-Unis où il occupe un poste à l’Institut d’études supérieures de Princeton, dans le New Jersey. Il meurt le 18 avril 1955 suite à une rupture d’un anévrisme. Albert Einstein a révolutionné le monde de la physique avec ses théories, dont celle sur la relativité qui le rendra célèbre et pour laquelle, il n’obtint pas de Prix Nobel. Il reçut cet honneur pour sa théorie sur la loi photoélectrique et pour son oeuvre dans le domaine de la physique théorique.

Einstein et l’éclosion d’un génie

Comme tout enfant doué, Albert démontre, dès son jeune âge une très grande curiosité. Il n’arrête pas de poser des questions et, au lieu de s’impatienter, ses parents et son oncle l’encouragent fortement. L’oncle possède un atelier d’électrochimique et Albert est fasciné par un générateur qui produit de l’électricité. « Qu’est-ce que l’électricité ? » « D’où vient-elle ? » demande-t-il ! L’oncle répond que l’électricité est une énergie. Ce mot « énergie » intrigue le jeune Albert. Plus tard, son père lui offre une boussole et là encore, Albert est impressionné par l’aiguille qui pointe toujours vers le nord. À ses questions, son père répond que la force de l’aiguille est une énergie. Albert observe beaucoup les étoiles et est impressionné également par les distances calculées en années-lumière, par la vitesse de la lumière et par le fait que des étoiles qu’il croit voir, peuvent être disparues depuis des milliers d’années ; que ce qu’il voit, c’est la lumière qu’elles émettaient avant leur disparition et qui a mis un temps infini à parvenir jusqu’à lui. Albert découvre dans l’atelier de son oncle, un vieux livre : « Le traité de la géométrie euclidienne » traitant de la beauté de l’univers. Il est émerveillé par les cercles, les sphères, les ellipses et l’oncle lui en fait cadeau. Ce sera son livre de chevet qui éveillera chez lui, sa fascination devant la grandeur de l’univers.

Einstein et sa théorie : E=Mc2

« E » signifie l’énergie est égale à « M » la masse, multipliée par « C » le carré de la vitesse de la lumière. Ce qui signifie deux choses : (1) Que la matière équivaut à l’énergie. Elle peut être transformée en énergie et l’énergie en matière ; (2) Qu’une très petite masse de matière renferme une immense énergie. Quand on pense à la vitesse de la lumière (300,000 kilomètres à la seconde) on reste abasourdi. Imaginez le temps de fermer et ouvrir les yeux et vous auriez parcouru cent fois la distance Montréal-Miami. Quand on pense années-lumière, on peut difficilement imaginer les distances. Pour une seule année, vous devez multiplier 300,000 par 60 pour une minute, puis multiplier encore par 60 pour une heure, puis multiplier par 24 pour une journée et finalement, multiplier par 365 pour une année. Et encore là, ce n’est rien quand on pense que des étoiles sont à des milliards d’années-lumière de la terre. Quand on dit un milliard, imagine-t-on ce que ça représente ? Faites un test et demandez à quelqu’un combien de temps il mettrait pour compter de un à un milliard, à raison d’un chiffre par seconde, 24 heures par jour, 7 jours par semaine ? J’ai fait le test et la plupart m’ont répondu : « Environ une semaine ! » En réalité, il faudrait 32 ans d’une vie. Et même là, ce n’est pas possible de compter un chiffre par seconde. Dans les chiffres dépassant les cent millions, il faut y mettre plusieurs secondes. Selon la loi de la relativité, il y a aussi dilatation du temps selon la vitesse. Par exemple : un voyage spatial au centre de notre galaxie, prendrait quelques années, à la vitesse de la lumière (ce qui est impossible) mais à leur retour, les voyageurs constateraient que 60,000 ans se seraient écoulés sur la terre. Lorsque le vaisseau spatial se déplacerait à la vitesse de la lumière, les passagers ne percevraient aucun changement dans le temps, alors qu’en réalité, ils vivraient dans un temps beaucoup plus ralenti que les gens restés sur terre. À une telle vitesse, il se produit un allongement du temps qui s’écoule plus lentement. C’est ce que Einstein a démontré dans sa théorie de la relativité.

Einstein et la politique

Einstein démontre une très grande prudence vis-à-vis de la politique. Dans la période trouble d’avant-guerre, des forces politiques s’affrontent dans des conflits sanglants. Albert, étant un pacifiste, se tient à l’écart. Évidemment que la montée du nazisme lui inspire une grande horreur. L’arrivée au pouvoir de Hitler, avec sa décision de conquérir le monde et d’anéantir les juifs, le force à fuir l’Allemagne. On pille sa maison et sa tête est mise à prix. Les communistes tentent de l’attirer en Russie, mais même s’il n’est pas contre l’idée d’un gouvernement au service du peuple, il réalise rapidement que les têtes dirigeantes sont des despotes sanguinaires qui écrasent le peuple. Même s’il veut se tenir loin de la politique, il se fait des ennemis des deux côtés. Il n’aime pas l’idée d’un capitalisme où une poignée d’individus exploitent la masse et ce faisant, il a beaucoup de difficultés à obtenir son visa d’entrée en Amérique. Un grand nombre de gens s’y opposent, l’accusant d’être un communiste et le F.B.I. fait même une enquête sur lui. Ce que Einstein ne peut supporter de la politique, c’est le fait qu’elle enferme dans un carcan. Pour un libre-penseur comme lui, c’est insupportable.

Einstein et le côté social

Albert Einstein ne peut se soumettre aux contraintes sociales. Les règles, l’étiquette, l’habillement et l’apparence sont pour lui très secondaires. À l’école, ses supérieurs lui reprochent son aspect délabré et son indiscipline. À la maison, son épouse lui reproche également sa négligence. Lorsqu’il doit recevoir un personnage important, elle le prie de se changer. À cela, il répond : « Si cette personne vient pour me voir, qu’elle m’accepte comme je suis. Si elle vient pour voir mes vêtements, sors-les du garde-robe et va les lui montrer! » L’habillement et l’apparence physique sont les dernières préoccupations d’Albert Einstein.

Einstein et ses relations avec les femmes

Einstein a des relations difficiles avec les femmes. En quelque domaine que ce soit, ce dernier ne supporte que les règles qu’il s’impose à lui-même. Cette attitude rend ses relations extrêmement pénibles avec les femmes. Lors des fréquentations, il est assez attentionné, malgré qu’il consacre tout son temps dans les livres et les calculs. Comme époux et père, il néglige ses devoirs. Il traite même durement Mileva, sa première épouse, qu’il considère comme une employée, qu’il ne peut congédier, dit-il. Il fait chambre à part et lui refuse l’accès à son atelier. Sa seconde compagne, subit le même sort et doit vivre dans l’ombre.

Einstein et quelques citations

« Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose, être soi-même un mouton. »

« Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique, ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau ; une moelle épinière suffirait amplement. »

« Il n’existe que deux choses infinies : l’univers et la bêtise humaine mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. »

« Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu’un atome. »

– Billet de Jean-Claude St-Louis

Références:

Brian, D., Einstein : le génie, l’homme ; traduit de l’anglais par Bernard Seytre, Paris : Laffont, 1997, 543 p.

Griblin, J.-F., Histoire d’un enfant attardé ou la vie d’Albert Einstein, Paris : Mengès, 1984, 250 p.

Merleau-Ponty, J., Einstein, Paris : Flammarion, 1995, c1993, 298 p.

Revues scientifiques traitant de l’univers et de l’espace-temps.

vendredi 30 septembre 2005

Proverbes kurdes

« Une bonne réputation vaut tous les sacrifices. Conserve la tienne intacte à n’importe quel prix. »

« Toi qui confies au passant la chair de ton âme, tu te repentiras. »

« Venge-toi sans retard : Ne laisse pas le crime impuni. »

« Redoutez l’eau dormante, elle est plus dangereuse que l’eau vive. »

« Suffis-toi à toi-même et tu seras considéré. »

« La racine peut devenir palme. Notre ennemi ne sera jamais notre ami. »

« Il vaut mieux être mâle un seul jour que femelle dix jours de suite. »

« Dans une maison pleine d’enfants, le diable n’entre pas. »

« Ne t’inquiète pas de la femme que tu vas prendre, mais connais bien sa famille. »

« L’hôte est un envoyé de Dieu. »

« L’ami est l’ami, mais le frère nous est cher. »

« Si l’on accepte une complaisance, il faut déposer son poignard. »

« Ne crains pas de t’enquérir de ce que tu ignores. »

« Soyez braves : on ne meurt qu’une seule fois. »

« Quand le bœuf est tué, les couteaux sont nombreux. »

« Agis ou n’agis pas, mais écarte de toi la crainte. »

« Oublie ta bonne action, Dieu, lui, s’en souviendra. »

« Le doigt long peut manger du miel. »
(L’homme qui travaille réussira)

« Avec un bon cheval, le fouet est inutile. »

« Le renard bavard se laisse toujours prendre au piège. »

« Je mange mon pain sec et je ne bois que de l’eau, mais je ne dois rien à personne. »

« Les gouttes amoncelées finissent par former un lac. »

« Nul animal ne court plus vite que la gazelle, mais jamais elle ne mange plus que ses besoins. »

« Les têtes sont nombreuses, mais bien rare est la tête sur laquelle on peut s’appuyer. »

« Il n’y a pas plus malin que le renard, et pourtant les marchés regorgent de sa peau. »

- Citations choisies par Chartrand Saint-Louis

Source : Paul-Marguerite, Lucie et L’Ermir Kamuran Bedir Khan, Proverbes kurdes, Paris : Éditions Berger-Levrault, 1937.

dimanche 28 août 2005

Alan Watts, docteur en théologie (1915-1973)

Auteur et conférencier fécond, Alan Watts est connu pour ses nombreux ouvrages sur le christianisme, le zen, l’hindouisme et le taoïsme, dont "Le Bouddhisme zen", devenu un classique. Originaire de Grande-Bretagne, Watts fut chapelain de la Northwestern University durant la seconde guerre mondiale. À la suite de la publication, en 1947, de son livre "Face à Dieu", il quitta l’Angleterre pour se rendre en Californie, où il enseigna à l’Académie d’études asiatiques de San Francisco, aux côtés du dr. Frederick Spiegelberg. Trois ans plus tard, à Berkeley, débutait sur les ondes de la KPFA, la série d’émissions "Au-delà de l’Occident". Ces chroniques radiophoniques d’Alan Watts connurent un tel succès dans le quartier de Bay Area, à San Francisco, que la KPFA en poursuivit la diffusion durant trente ans. D’autres stations de Pacifica accueillirent régulièrement ce programme dominical, soit à Los Angeles, New York et Boston. Vers la fin des années soixante et à l’orée des années soixante-dix, ce programme reçut le surnom d’"Antidote à la gueule de bois". Pendant cette période, les ouvrages de Watts attirèrent maintes fois l’attention du Los Angeles Times qui, dans ses pages littéraires, qualifia l’auteur en ces termes : "Alan Watts est sans doute l’interprète le plus éminent de la pensée orientale que nous ayons en Occident". Dans le pays tout entier, universités, centres de séminaire et mouvements religieux d’avant-garde, accueillirent régulièrement le conférencier. A cette époque, les émissions dominicales, précédemment enregistrées aux studios de la KPFA, étaient désormais diffusées en direct et le présentateur de radio se transforma en un orateur plein d’entrain, ce qui valut à Watts, une réputation de philosophe amuseur. Lorsqu’il s’éteignit dans son sommeil en 1973, Alan Watts était attelé à l’écriture d’un ouvrage sur le taoïsme. Selon Watts, le monde n’est pas l’oeuvre d’une entité suprême à visage humain, mais une réalité "qui va de soi". Telle était la conception de l’univers qu’il privilégiait. La sagesse qui consiste à ne pas contrarier le "cours des choses", afin de remédier au désordre écologique, avait trouvé chez lui, un écho profond. Watts se référait d’ailleurs à un "organisme-environnement", plus proche du "nous" que du "je". Dans son livre "La Philosophie du Tao", paru en juillet 1953, Alan Watts démontre dans son introduction "De la synthèse philosophique", que le ton n’est plus le même et ce changement est révélateur de son évolution. En effet, Watts s’éloigna du cadre académique dans lequel il avait abordé ces questions, pour aboutir à l’expérience vécue, ce qui lui permit d’y répondre. Ainsi que l’écrivait la poétesse Elisa Gidlow, pour rendre compte du cheminement d’Alan Watts dans l’esprit du Tao : "il s’en imprégna jusqu’à la métamorphose ; à l’âge mûr, le jeune anglais réservé, un peu collet monté et confiné dans son univers intellectuel, était devenu un sage joyeux, un penseur universel, qui se distinguait par son ouverture d’esprit et sa spontanéité-espiègle". Alan Watts espérait que le Tao, administré à doses massives, parviendrait peut-être, dans sa profonde sagesse, à faire évoluer l’Occident, comme lui-même avait évolué. Alan Watts reste, dans le monde anglo-saxon, un des penseurs et interprètes les plus respectés de la pensée orientale. À travers une vingtaine de livres, deux séries d’émissions de télévision, ainsi que de nombreuses conférences, il aura contribué à lever le voile sur les philosophies liées à l’hindouisme, au bouddhisme, au taoïsme et au zen. Pour Alan Watts, le zen est une fusion de l’être humain avec l’univers. La vie est la Voie et la Voie est la vie ! Le secret du zen est une transmission spéciale en dehors des Écritures, ne dépendant ni des mots, ni des lettres, destinée directement à l’esprit de l’homme.

Alan Watts a écrit :

"Essayer de tout comprendre en fonction de la mémoire, du passé et des écrits, c’est comme avoir vécu l’essentiel de sa vie, le nez dans un guide touristique, sans jamais regarder le paysage."

"Ce que nous savons par la mémoire, nous ne le savons que de seconde main."

"Si l’univers n’a pas de signification, l’énoncé qui dit cela n’en a pas non plus."

"Qui n’a pas la capacité de vivre dans le présent, ne peut faire de plans valables pour l’avenir."

"L’engagement religieux irrévocable, quelle que soit la confession choisie, n’est pas seulement un suicide intellectuel, c’est aussi la négation même de la foi, puisqu’il s’agit d’un acte qui ferme l’esprit à toute nouvelle vision du monde."

"La vision de Dieu ne s’obtient qu’en abandonnant toute croyance en une quelconque idée de Dieu."

"Tout éveil doit nécessairement se produire spontanément, n’en déplaise à ceux qui veulent obliger les gens à devenir leurs disciples pour l’atteindre."

"Chercher l’éveil, c’est comme utiliser ses lunettes pour les chercher."

À lire d’Alan Watts :

Matière à réflexion - Amour et Connaissance - Le Livre de la Sagesse - Être Dieu - Bienheureuse Insécurité - L’Envers du Néant - La signification du bonheur - Face à Dieu - Monde ouvert - Le monde du Zen - L’Expérience psychique - L’Esprit du Zen - Le Bouddhisme Zen - Devenez ce que vous êtes - La Suprême identité - Les deux mains de Dieu - Taoïsme d’Occident - La Philosophie du Tao.


– Billet de Jean-Claude St-Louis

dimanche 7 août 2005

Chartrand Saint-Louis : Biographical note in English

Digital content manager, Chartrand Saint-Louis establishes links with members of the editorial team, monitors and administers this web log.

In addition to this digital activity, his cultural life is rich and diverse: reading, writing, photography, video editing, narration, singing, drawing, and more recently, piano and musical composition as a dilettante.

Studies in philosophy, information science and law.

Questions of philosophy and environmental ethics are among its main concerns.

Nature is a great source of inspiration.

Visit his personal web notebook “Instantanés”, his Mastodon account as well as his YouTube channel “Résonance” and Soundcloud, the site where his musical compositions are broadcast.

Albert : Biographical note in English

During my childhood, I had plenty of time to explore my passions, the most important of which were music and computers. My passion for music took me to the Conservatory. I realized with regret that I was not destined for a career as a soloist or virtuoso, but, despite this disappointment, this passion never faded. She has traveled through my life. She nourished my sensitivity. I composed music and played in several musical groups (rock and blues). Now, I explore the musical world in complete freedom and I am particularly interested in arrangement and orchestration. My intellectual curiosity pushed me to read a large number of books, to study oriental wisdom (my favorite author is Alan Watts), and, to earn my living, to learn computer science on my own and never lose interest in it.

Visit Soundcloud, the site where my musical compositions are broadcast.

Albert

Durant mon enfance, j’ai eu tout le loisir d’explorer mes passions, dont les plus importantes sont la musique et l’informatique. Ma passion pour la musique m’a menée jusqu'au Conservatoire. J’ai réalisé avec regret que je n’étais pas destiné à une carrière de soliste ou de virtuose, mais, en dépit de cette déception, cette passion ne s’est jamais éteinte. Elle a parcouru ma vie. Elle a nourri ma sensibilité. J’ai composé de la musique et j’ai joué dans plusieurs formations musicales (rock et blues). Maintenant, j'explore le monde musical en toute liberté et je m'intéresse tout particulièrement à l'arrangement et à l'orchestration. Ma curiosité intellectuelle m’a poussée à lire un grand nombre de livres, à faire l’étude des sagesses orientales (mon auteur favori est Alan Watts), et, pour gagner ma vie, à apprendre l’informatique en autodidacte et à ne jamais m’en désintéresser.

Visitez Soundcloud, le site où sont diffusées mes compositions musicales.

samedi 23 juillet 2005

Le harcèlement moral

Une personne peut facilement en détruire une autre par le harcèlement moral. Cette façon d’agir se termine souvent par un meurtre psychique. L’attitude de la personne qui harcèle consiste à se poser comme victime et à culpabiliser l’autre. Il s’agit là d’un processus inconscient de destruction psychologique, constitué de paroles blessantes, d’insinuations, de critiques, de reproches, etc. La personne qui harcèle tente alors de s’élever en abaissant l’autre et ainsi, d’éviter tout conflit intérieur. Elle fait porter sur l’autre, la responsabilité de ce qui ne va pas dans le couple, la famille, le travail, les amitiés, etc. « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ! » Donc, elle ne se sent nullement responsable. Il s’agit là de perversion morale.

On ne peut espérer de changement chez une personne qui harcèle, car elle est fixée dans un mode de relation avec les autres et elle ne se remet jamais en question. En aucun moment ! Il faut qu’elle rabaisse les autres pour acquérir l’estime d’elle-même. Ce genre de personne n’a aucune compassion, aucun respect pour ses victimes, car elle ne se sent jamais concernée par un problème. C’est toujours l’autre le ou la coupable.

La personne qui harcèle tente toujours de donner la meilleure image d’elle-même. Par son esprit critique, elle absorbe l’énergie de ceux et celles qui l’entourent, s’en nourrit et s’en régénère, tout en libérant son énergie négative. On peut décrire cette personne comme étant celle qui nous vide, physiquement et moralement, de toutes nos énergies vitales.

La personne qui harcèle est absolument incapable de reconnaître ses torts. Elle a de la difficulté à prendre des décisions dans la vie de tous les jours et a besoin que d’autres assument les responsabilités à sa place. Elle fuit la solitude et recherche le soutien et l’appui des autres, ce qui ne l’empêche nullement de les critiquer et de les rabaisser continuellement.

La personne qui harcèle joue souvent au moralisateur et se permet de donner, aux autres, des leçons sur la façon de bien se conduire.

Ses traits caractéristiques sont : l’orgueil, l’intolérance, l’obstination, la méfiance, la jalousie, l’esprit critique très développé.

Source :

Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien, Paris : La Découverte : Syros, 1999

vendredi 1 juillet 2005

Chartrand Saint-Louis

Gestionnaire de contenu numérique, Chartrand Saint-Louis établit des liens avec les membres de l’équipe de rédaction, assure le suivi et administre ce carnet Web.

Outre cette activité numérique, sa vie culturelle est riche et diversifiée : lecture, rédaction, photographie, montage vidéo, narration, chant, dessin, et plus récemment, le piano et la composition musicale en dilettante.

Études en philosophie, science de l'information et droit.

Les questions de philosophie et d’éthique environnementale sont parmi ses principales préoccupations.

La nature est une grande source d'inspiration.

Visitez son carnet Web personnel « Instantanés », son compte Mastodon de même que sa chaîne YouTube « Résonance » et Soundcloud, le site où sont diffusées ses compositions musicales.

Jean-Claude St-Louis

Étant retraité, je dispose de beaucoup de temps pour lire et écrire. La lecture est pour moi, une véritable passion. J’y consacre plusieurs heures chaque jour et j’ai même développé une méthode de lecture rapide. J’écris également sur divers sujets, ainsi que de la poésie et des contes sur la nature et les animaux où je peux donner libre cours à mon imagination.

Nos poèmes sur le site de Poésie Française.

dimanche 12 juin 2005

Le nominalisme

Aborder le courant nominaliste du XIIe siècle, c’est principalement s’attacher à la polémique entourant les universaux et aux solutions proposées : le nominalisme, le réalisme et le conceptualisme.

La querelle des universaux impliquait fondamentalement un questionnement sur la réalité ontologique des universaux, c’est-à-dire des concepts généraux. Pour les nominalistes, les concepts généraux ne sont que des noms et n’ont aucune réalité. Ils n’existent, pour eux, que des signes généraux.

Qui sont les protagonistes de cette polémique ? Celui qui mérite une attention particulière est Roscelin (fin XIe-début XIIe siècle), fondateur du nominalisme. Viennent ensuite Anselme de Laon (1033-1109), réaliste convaincu qui prit position dans le débat en attaquant la position de Roscelin; Guillaume de Champeaux (mort en 1121), élève de Roscelin ; Abélard (1079-1142) et Jean de Salisbury (1110-1180), pour ne mentionner que les plus importants.

Nous attacherons davantage d’importance, dans notre courte bibliographie, à Abélard (élève de Roscelin et de Guillaume de Champeaux), puisque c’est le personnage sur lequel on s’est le plus penché. Il a pris position d’une façon originale, dans le débat, en développant une logique des termes et des propositions. Tantôt nominaliste, tantôt conceptualiste, il s’est beaucoup inspiré de l’interprétation boéthienne de la logique d’Aristote.

ABÉLARD. LE DIALOGUE. LA PHILOSOHPIE DE LA LOGIQUE. Par Maurice de Gandillac, Jean Jolivet, Guido Küng, Alain de Liberia, Sofia Vanni Rovighi (Cahiers de la revue de théologie et de philosophie, 6). Lausanne, Revue de théologie et de philosophie, 1981, iv-131 p.

Ouvrage collectif dirigé par de grands spécialistes de la philosophie médiévale. Publié sous de très bonne presse. Ouvrage qui fait part des recherches sur Abélard et la question des universaux. L’importance de l’ouvrage tient à la qualité des articles qui s’y retrouvent. Par exemple : Vanni, Rovighi Sofia. "Intentionnel et universel chez Abélard", p. 21-8 ; Jolivet, Jean. "Abélard et Guillaume d’Ockam, lecteurs de Porphyre", p. 31-54 ; De Liberia, Alain. "Abélard et le dictisme", p. 59-92 ; Küng, Guido. "Abélard et ses vues actuelles sur la question des universaux", p. 99-113.

ABÉLARD EN SON TEMPS. Actes du colloque international organisé à l’occasion du 9e centenaire de la naissance de Pierre Abélard (14-19 mai 1979). Paris : Les Belles Lettres, 1981, 240 p.

Ouvrage collectif dirigé par Jean Jolivet, important médiéviste français, qui contient, comme articles importants, son texte sur le "non-réalisme et platonisme chez Abélard" (p. 175-195) et celui de Paul Vignaux ("note sur le nominalisme", p. 523-529).

Paul Vignaux mentionne, en ce qui concerne l’article de Jean Jolivet, qu’il s’inspire de ce dernier pour désigner la thèse nominaliste comme un "non-réalisme", "heureuse expression de M. Jolivet" (p. 524)


ABELARD, Peter. Opera Omnia. Accurante J.P. Migne. Paris, 1885, vol. 176.

La compilation de Migne est l’une des plus valables en ce qui concerne les sources primaires (textes originaux). Cet ouvrage est, selon R.T. De George, "the most complete collection available, but should be used with later, critical editions when possible.". Malgré cette réserve, cet ouvrage peut être d’une grande utilité pour la connaissance de la doctrine abélardienne en regard des universaux.

BEONIO-BROCCHIERI FUMAGALLI, M.T. The logic of Abelard. Dordrecht-Holland, D. Reidel publishing cie, c1970, 99 p.

Ouvrage embrassant la polémique des universaux et l’importance de la position de Pierre Abélard dans l’histoire de la logique.

Le "Philosopher’s index" en donne le commentaire suivant : "The premise of the author is "to illustrate not only the interest of Abelardian dialectic techniques ... but also and above all, the importance of his total attitude toward the "scientia scientiarum" ...".


CARRE, M.H. Realists and nominalists. London, 1946.

L’auteur consacre une grande partie de son analyse à Pierre Abélard et au problème des universaux (plus particulièrement sur les origines et les bases du réalisme et du nominalisme). Les chapitres les plus éloquents sont les suivants : chapitre II : Roscelin et le nominalisme ; chapitre V: Le rejet du nominalisme (chez Abélard) et le chapitre VIII : Abélard et le conceptualisme.

L’Encyclopedia of philosophy ( Edwards, Paul, ed., MacMillan company & The Free Press ; London, Collier-MacMillan, 1967, 8 v.) en donne le commentaire suivant : "A more detailed discussion of the four key figures in the dispute between realism and nominalism."


CHENU, M.D. "Cur homo ? Le sous-sol d’une controverse au XIIe s.". Mélanges des sciences religieuses, Lille, 1953 (10), p. 195-204.

CHENU, M.D. "Un cas de platonisme grammatical au XIIe s. (Bernard de Chartres). Revue des sciences philosophiques et théologiques, Le Saulchoir, Paris, 1967 (51), p. 666-8

Dans ces deux excellents articles, l’éminent médiéviste nous amène au cœur de la dispute des universaux du XIIe siècle : Qu’est-ce que l’humanité? Est-ce que les termes généraux (comme celui d’humanité) ont une réalité ontologique ? Ne sont-ils que des termes langagiers ?

En s’attachant à la pensée de Bernard de Chartres, l’auteur nous entraîne dans les sillons de la tradition réaliste qui avait de fidèles défenseurs au XIIe s. (tradition qui remonte à Platon).


COUSIN, Victor. Ouvrages inédits d’Abélard. Paris, 1836

Cet ouvrage est un outil indispensable pour parvenir à une meilleure compréhension de la doctrine abélardienne sur les universaux.

Cet ouvrage est cité dans la bibliographie de Jolivet (Arts du langage et théologie chez Abélard, Paris, 19-69).

L’auteur est connu pour la qualité des traductions qu’il a données des plus importantes œuvres de la philosophie
.

DE GANDILLAC, M. "Survivance médiévale du stoïcisme : Abélard, Eckart" in : Congrès d’Aix-en-Provence, 1-6 avril 1963, Actes du congrès (Association Guillaume Budé). Paris : Les Belles Lettres, 1964, 594 p. (pp. 120-2)

DE GANDILLAC, M. "Sur quelques interprétations récentes d’Abélard". Cahiers de civilisation médiévale. 1961 (4), p. 293-301.

DE GANDILLAC, M. Œuvres choisies d’Abélard. Textes présentés et traduits par Maurice de Gandillac. Paris : Aubier, 1945, 347 p.

L’auteur est l’un des plus importants médiévistes du XXe siècle.

Les deux articles cités sont en relation très étroite avec la thématique du nominalisme. Le fait de traiter du stoïcisme n’est pas étranger à la question des universaux (ou du nominalisme) car la logique stoïcienne est une logique nominaliste.

Le premier article a le grand intérêt d’être tiré des Actes d’un colloque qui, lui-même, est patronné par une association prestigieuse (Association Guillaume Budé).

La première partie de la monographie (Œuvres choisies d’Abélard) a trait à la logique abélardienne
.

DENIS, L. "La question des universaux d’après Jean de Salisbury". Revue des sciences philosophiques et théologiques, 1977, pp. 425-434.

Cet article est d’un grand intérêt. L’auteur aborde la question des universaux chez un auteur (Jean de Salisbury) qui fut "l’un des scolastiques les plus remarquables au XIIe s. (Blanc, E. - Dictionnaire de philosophie, p. 718).

JOLIVET, Jean. "Vues médiévales sur les paronymes". Revue internationale de philosophie, 1975 (29), p. 222-242.

"Cet article a pour objet de signaler un point de rencontre entre le platonisme et la théorie de la grammaire au Moyen Age. Le rapport de l’adjectif au nom évoquant celui du sensible à l’idée" (The Philosopher’s index : an International index to philosophical periodicals, v. 1, n. 1, springs 1967-68 à 1978, p. 276).

L’auteur effectue une réflexion grammatico-philosophique sur les noms. En ce sens, il aborde la façon dont Abélard s’occupe des universaux (c’est-à-dire conçus à l’état isolé du simple point de vue sémantique) (commentaire de J. Jolivet sur son article dans "non-réalisme et platonisme chez Abélard : essai d’interprétation)
.

JOLIVET, Jean. Arts du langage et théologie chez Abélard. Paris : Lib. Vrin, 1969 (coll. Études de philosophie médiévale, 57). 387 p.

Le livre important d’un maître de la philosophie médiévale au XIIe s. L’auteur fait référence, dans sa bibliographie, à une foule de documents importants. Son ouvrage est également largement cité.

LARGEAULT, Jean. Enquête sur le nominalisme. Préface de René Poirier. Louvain, Nauwelaerts ; Paris, Béatrice-Nauwelaerts, 1971. In-8, xvi, 456 p. "Publications de la faculté des lettres, Paris, Sorbonne, no. 65).

Ouvrage hautement commenté dans de nombreux répertoires et cité dans de nombreux articles.

"Contient une somme des conceptions philosophiques, logiques, épistémologiques et autres qui, depuis le Moyen Age, peuvent se rattacher au nominalisme" (Bull. signal., v. 9, 1955 (Philosophie), Paris, C.n.r.s., p. 78).

"Une bible du nominalisme", "livre exhaustif". "L’auteur traite tour à tour de Roscelin, Abélard, Ockham, universaux, relations, langage, politique, métaphysique. Le nominalisme moderne reçoit la même attention que le médiéval" (Bibliog. de la philosophie, 1937 (v. 1) à 1985 (v. 32) (nouvelle série, v. 4, 1957), p. 236).


PETRUS ABAELARDUS. Dialectica, first complete edition of the parisian manuscript by L.M. de Rijk. ASSEN, Van Gorcum + comp., N.V., 1956 (Philosophical texts and studies, n. 1, publications of the Philosophical institute of the state university of Utrecht), 1956, 623 p.

De Rijk a compilé et "complété une édition critique des œuvres d’Abélard (dialectique). C’est un ouvrage d’une importante contribution pour la connaissance de la logique médiévale" (Bibliog. de la philosophie, p. 447).

Édition critique de la logique et plus spécifiquement de la dialectique d’Abélard.


PIERRE ABÉLARD, PIERRE LE VÉNÉRABLE. Les courants philosophiques, littéraires et artistiques en Occident au milieu du XIIe s. Colloque international du C.N.R.S., Abbaye de Cluny, 2 au 9 juillet 1972. Publié sous la direction de René Louis, Jean Jolivet et Jean Châtillon (colloques internationaux du C.N.R.S., 546). Paris, C.N.R.S., 1975, 782 p.

Ouvrage d’une grande valeur édité par le centre national de recherche scientifique sous la direction d’éminents spécialistes tel que Jean Jolivet. Ces Actes de colloque réunissent des articles de grande importance.

RASSAM, J. "La déconstruction de la métaphysique selon M. Derrida ou le retour au nominalisme le plus moyenâgeux". Revue de l’enseignement philosophique, 1975 (25), n. 2, p. 108

On commente l’ouvrage de Rassam de la façon suivante : "La thèse soutenue par Derrida dans la "voix et le phénomène" est, à travers une problématique posée en termes husserliens, un retour au nominalisme d’Abélard et d’Ockham, en passant par l’expressionnisme de Hegel." (Bull. signalétique, section 519, 1976, v. 30, p. 4).

ROBERT, J.-D. "Le problème des universaux et la prédominance du nominalisme dans la pensée contemporaine. À propos d’une "Enquête sur le nominalisme"". Laval théologique et philosophique, 1974 (30), no. 2, p. 173-96

Cette analyse peut avoir une importance puisque l’auteur "fait un compte rendu très analytique de l’important ouvrage de Jean Largeault "Enquête sur le nominalisme". Ce faisant, il regroupe aussi synthétiquement les divers sens du vocable "nominalisme" en les distinguant, de façon négative et positive, d’autres termes comme ceux de réalisme, conceptualisme, pseudo-nominalisme, formalisme" (The Philosopher’s index, p. 1125).

Cette étude critique peut être considérée comme une étude intéressante mettant en lumière les analyses de J. Largeault.


TWEEDALE, Martin M. "Abailard and non-things". Journal of the history of philosophy, 1967 (5), p. 329-346

TWEEDALE, Martin M. Abailard on universals. Amsterdam, North-Holland publisher company, 1976, 336 p.

Un des plus éminents spécialistes de la philosophie abélardienne et de la question des universaux au XIIe s.

Le premier article est cité dans son livre magistral "Abailard on universals". Dans cette monographie, l’auteur traite du nominalisme d’Abélard aux chapitres 3 à 6 et offre une importante bibliographie.


- Billet de Chartrand Saint-Louis

samedi 7 mai 2005

La jalousie

Qu’est-ce qui se passe dans un cerveau jaloux ? Qu’est-ce qui suscite ce flot d’émotions, parfois dévastatrices ?

L’article de Marie-Pier Elie sur « les vertus de la jalousie » permet d’en comprendre le mécanisme, de savoir ce qui la déclenche et ce qu’en dit la science.

La jalousie n’est pas une invention humaine. Sur plusieurs points, nous ne sommes pas différents des animaux. Nos réactions de jalousie sont commandées par des mécanismes biologiques « vieux comme le monde » ; la résultante des millions d’années d’évolution qui ont permis à l’être humain de survivre et de transmettre ses gènes. C’est ce qu’affirment les psychologues évolutionnistes.

Selon l’anthropologue Bernard Chapais, « seul le mâle manifeste de la jalousie au sein de la plupart des espèces animales, parce qu’il est le seul à en retirer un véritable avantage ». La raison principale en est l’incertitude paternelle. Une femme est la mère biologique de son bébé ; pour son compagnon, c’est loin d’être aussi certain. Un homme a donc tout avantage à limiter le nombre de concurrents à la course à la fécondation.

Les femmes ne sont pas pour autant épargnées par la jalousie. Leur jalousie a moins à voir avec la transmission de leurs gènes mais davantage à leur survie (au sein de leur progéniture). La jalousie leur permettrait de garder son « pourvoyeur » à ses côtés pour ne pas assumer seules le fardeau de la procréation.

Y a-t-il une différence entre les types de jalousie masculine et féminine ? Selon des recherches, il y en aurait une.

Le psychologue américain David Buss a demandé à plusieurs sujets d’imaginer leur partenaire en relation avec une autre personne selon deux scénarios (dans le premier, le partenaire avait un rapport sexuel avec l’autre personne ; dans le second, il en tombait amoureux et développait un attachement profond envers elle). Le premier scénario générait une détresse plus importante chez les hommes (60%) alors que les femmes (83%) trouvaient le second plus menaçant. Ces résultats ont été corroborés par plusieurs autres études.

Les hommes préfèrent donc l’infidélité émotionnelle de leur compagne ; les femmes optant davantage pour l’infidélité sexuelle (un moindre mal, compte tenu de l’idée encore répandue qu’un homme peut avoir une relation sexuelle avec une autre femme sans éprouver quoi que ce soit à son endroit).

Qu’est-ce qui se passe dans un cerveau jaloux ?

Il semble que ce soit très difficile à cerner. La jalousie ne serait pas une émotion biologique mais davantage un trouble de la relation avec les autres (Jean-Didier Vincent, neurobiologiste).

Des expériences ont été tentées pour soigner des patients trop jaloux à l’aide de médicaments qui modifient le niveau de sérotonine. Les antidépresseurs faisaient disparaître les symptômes mais la passion s’en trouvait éteinte elle aussi.

La jalousie : piment et ciment du couple ? Il semble que oui. Sans jalousie, l’amour serait insipide ; toutefois, en quantité excessive, il deviendrait invivable.

Les femmes susciteraient intentionnellement la jalousie afin d’intensifier l’engagement de leur partenaire, pour renforcer sa confiance en elles ou pour tester la solidité de leur union. Les hommes auraient recours à d’autres tactiques pour conserver leur partenaire (vigilance, attention accrue à sa compagne, parfois même la violence).

Quand la jalousie devient-elle pathologique ? Lorsqu’elle est suscitée par une menace purement imaginaire (Serge Lecours, professeur à l’Université de Montréal).

Où se trouvent les racines de la jalousie ? De plus en plus de chercheurs rattachent la jalousie à la petite enfance. La thèse retenue : la jalousie serait apparue en guise de réponse à la compétition que se livraient les rejetons pour obtenir les ressources limitées de leurs parents (dans la peur de perdre une ressource au détriment d’autrui).

La jalousie et l’envie sont-elles à distinguer ? Oui, en effet. La Rochefoucauld faisait cette remarquable distinction : « La jalousie est en quelque sorte juste et raisonnable puisqu’elle ne tend qu’à conserver un bien qui nous appartient ; au lieu que l’envie est une furieuse qui ne peut souffrir le bien des autres. »

Source principale :

Elie, Marie-Pier, « Les vertus de la jalousie », Québec Science, mai 2004, p. 15 à 21

Autres références :

Buss, David, Les stratégies de l’amour : comment hommes et femmes se trouvent, s’aiment et se quittent depuis 4 millions d’années, Paris : Interéditions, 1994
Kirouac, Gilles, Cognitions et émotions, Québec : Presses de l’Université Laval
Kirouac, Gilles, Les émotions, Sillery : Presses de l’Université du Québec, 1990
Pasini, Willy, La jalousie, Paris : O. Jacob, 2004
Pasini, Willy, À quoi sert le couple ?, Paris : O. Jacob, 1996
Pasini, Willy, Nourriture et amour : deux passions dévorantes, Paris : Payot : Rivages, 1995
Vincent, Jean-Didier, Biologie des passions, Paris : O. Jacob, 1994

dimanche 1 mai 2005

Génération X

Définition

La génération X est cette jeunesse, sans identité, issue de la Révolution tranquille, qui a grandi dans la promesse d’un avenir meilleur. Cependant, à l’âge d’entrer sur le marché du travail, elle a été confrontée à la crise de l’emploi des années 1980. Décrite comme une génération sacrifiée, elle englobe les enfants nés du milieu des années 1960, à la fin des années 1970.

On a qualifié cette génération de "sacrifiée" dû au fait qu’elle s’est trouvée coincée à des échelons inférieurs au niveau de l’emploi, avec des salaires plus bas et confrontée, en même temps, à des taux immobiliers gonflés par le passage des baby-boomers précédents.

Origine

Ce terme de génération X a été popularisé par l’écrivain canadien Douglas Coupland, qui a publié, en 1991, un livre intitulé : Génération X. Se référant aux noirs analphabètes qui signaient leur nom d’une croix, le X renvoie à une jeunesse sans identité. Le roman raconte, avec cynisme, la vie de trois personnages dans la vingtaine, sous-employés, vivant de petits boulots appelés Mc-jobs, en référence aux emplois chez McDonald, et qui sont désenchantés face au monde du travail.

Statistiques

La génération X est formée d’un groupe de personnes qui avaient, en majorité, de 29 à 35 ans en 1995. Elle représente environ le tiers de la population canadienne.

Alors que 57,7% des jeunes de 20 ans étaient sur le marché du travail en 1987, ils étaient moins de 50% en 1998. La proportion des jeunes poursuivant leurs études à l’âge de 20 ans, est passée de 19,5% en 1987 à 38% en 1998. Le fait de miser sur les études, a eu pour conséquence que les jeunes de 20 ans étaient beaucoup plus nombreux à vivre chez leurs parents en 1998, soit 75% des jeunes.

Le pourcentage de jeunes demeurant chez leurs parents a constamment augmenté, même chez ceux possédant un emploi permanent. Ce pourcentage est passé de 11,4% en 1981 à 19% en 1998. Les 30-34 ans n’ont pas échappé à cette tendance avec un taux qui a plus que doublé, soit de 3% à 6,8% durant la même période.

Ce mode de vie a contribué à maintenir les jeunes dans une spirale de dépendance.

Ce portrait touche davantage les hommes que les femmes, qui sont plus nombreuses à rechercher l’autonomie résidentielle, même lorsqu’elles sont sans emploi régulier. Plus les femmes sont scolarisées, plus elles vivent seules.

Caractéristiques

Selon le sociologue Fernand Dumont, cette jeunesse des années 1980 a été en attente. Cette période s’est étirée jusqu’à l’âge de 30 ans, en raison des études. Ce sont les enfants issus de la Révolution tranquille, enfants-rois, enfants du divorce, qui ont grandi à l’ombre des baby-boomers précédents. Le mode de vie adopté par ceux qui étaient dans la vingtaine, au début des années 1980, a modifié le modèle de la jeunesse. Par rapport à la génération précédente, ces jeunes sont demeurés plus longtemps chez leurs parents.

La génération X a été sévèrement jugée. Certains l’ont considérée comme une génération de jeunes désabusés, portés à jeter un regard méprisant sur leurs aînés. Ces jeunes ont été taxés d’opportunistes, d’américanisés, de corporatistes, conservateurs, etc. Ceux de la génération X ont lancé, à leur tour, une campagne de dénigrement contre les jeunes de la génération suivante, les taxant d’aphasiques, d’illettrés, d’incultes, sans idéaux, dépourvus d’ambition, etc.

Selon Daniel Tanguay, la génération X devrait cesser ses récriminations anti-boomers, qui ne mènent à rien. Trop de jeunes de la génération X se sont complus dans un discours misérabiliste. Pour s’en sortir, la génération X devrait cesser de nourrir une culture de ressentiment à l’égard des boomers, dit-il !

Au dire du sociologue Gilles Gagné, les transformations profondes dans le monde du travail constituent le fond du problème lorsqu’on parle des difficultés rencontrées par les gens de la génération X. Un facteur important est la clause "orphelin" que l’on retrouve dans les conventions collectives, qui attribue aux nouveaux employés, des conditions moindres que celles des autres travailleurs et qui crée deux classes différentes.

D'après Mathieu-Robert Sauvé, si ça continue, la génération X va atteindre les mêmes avantages que ceux de la génération précédente, qu’elle a tant dénoncée. L’identité X qui s’est essentiellement construite sur l’opposition à la précédente, va se dissoudre à mesure que les disparités vont s’amenuiser.

M. Sauvé poursuit : "À quoi cette génération d’enfants gâtés aura-t-elle servi ?" Ces trentenaires ou quarantenaires, qui se retrouvent coincés, matin et soir, dans des bouchons de circulation, sont incapables d’adopter le covoiturage ou de prendre le métro. L’apport de la génération X dans l’évolution du Québec moderne est négligeable. L’Histoire ne retiendra pas grand-chose d’eux, dit-il ! Pourtant depuis le milieu du 20e siècle, l’évolution du Québec a fait un bond formidable. Pensons à la nationalisation de l’électricité, l’enseignement, le système de santé, la Loi 101, la Caisse de Dépôt, le Fonds de solidarité des travailleurs, etc. Qu’y a-t-il de majeur depuis 1980 ?, demande-t-il ! À peu près rien ! Nous en sommes aujourd’hui, au niveau où se situe la génération X, celle qui porte trop bien son nom, c’est-à-dire celle qui est passée sans bruit dans notre petite histoire. Ses membres se sont intégrés, sont disparus et on les a déjà oubliés, conclut M. Sauvé.

– Billet de Jean-Claude St-Louis

Références bibliographiques:

Coupland, D., Génération X : roman. Paris : Laffont, 1993.

Québec, Bureau de la Statistique du Québec, Statistiques sociales, D’une génération à l’autre : évolution des conditions de vie, 1997, 2 vol.

Sauvé, M.-R., "Que sont les X devenus ?", La Presse, 28 mars 2004.

Tanguay, D., "Requiem pour un conflit générationnel", Argument, 1998, vol. 1, no 1.

samedi 30 avril 2005

Krishnamurti

Krishnamurti est né en Inde, le 12 mai 1895. Il est le huitième d’une modeste famille brahmane de dix enfants. Son nom lui fut donné pour rappeler la naissance de Krishna. Sa mère décède alors qu’il n’est âgé que de dix ans. Il est un enfant rêveur et maladif qui n’aime pas particulièrement l’école. Il a cependant un sens aigu du don de soi et est très généreux. Il arrive souvent à l’école sans ardoise, ni livre, ayant tout donné à un enfant plus pauvre que lui. Il rencontre des élèves qui font partie d’une école de théosophie et finit par y être inscrit. Il impressionne fortement, non pas à cause de ses résultats, mais à cause de ses grandes qualités morales. Son éducation est prise en charge par ses supérieurs et il est envoyé à Londres pour étudier à Oxford. Il apprend le français, l’anglais et l’italien qu’il maîtrise parfaitement.

Un Ordre est fondé : « l’Ordre de l’Étoile de l’Orient » dont il prend la tête. Comme il ne reste pas longtemps au même endroit, on le retrouve à Philadelphie où il connaît une crise spirituelle profonde. Il s’éloigne de la théosophie et revient en Inde où il prêche une nouvelle philosophie, non contraignante, dans laquelle figure cette phrase-clef : « La Vérité est un pays sans chemin ». Il préconise l’absence de maître, de disciples, de dogmes et de doctrines. « Chacun de vous est un disciple de la Vérité », dit-il ! « L’être humain n’a rien à chercher, rien à vouloir, rien à attendre et personne à suivre ; il a simplement à être attentif à la vie, à ce qu’elle est à chaque instant ». Il met en garde contre toute parole d’autorité d’un maître, relativement à une éducation dominante.

L’essence de l’enseignement de Krishnamurti est fondée sur le doute et l’épreuve de la réalité personnelle. Dans ses conférences et ses livres, il s’adresse toujours à l’intelligence de l’individu, l’invitant à se découvrir par lui-même. Il lui demande de se créer et non pas d’être un « suiveur » ou un « disciple ». « Faites l’expérience par vous-même » répète-t-il ! « Nous sommes le monde et le monde est nous », « La Vérité n’a pas de chemin » ; l’être humain n’a pas besoin de maître pour comprendre ce qu’est la réalité. Il n’y a pas de méthode, de technique. Il s’agit d’apprendre l’art de voir et d’écouter ce qui est, sans chercher à comparer, imaginer, rationnaliser, accumuler, etc. Pour cela, il n’a pas d’effort à faire. Il a simplement à être là, avec passion, dans un état de présence attentionnée.

Aucune étiquette ne peut s’appliquer à Krishnamurti. Selon ses dires, il n’est ni hindou, ni chrétien, ni musulman, ni athée, ni communiste, ni capitaliste. Il est un simple humain disponible, réceptif et compréhensif. Il nomme cet état : « L’Otherness » ou « L’Autreté ». Dans cette situation, l’humain découvre ce qu’est l’amour-compassion qui saisit la beauté des choses et des êtres et qui comprend le sens de l’empathie.

Krishnamurti a donné une multitude de conférences à travers le monde, particulièrement en Suisse, où des milliers de gens venaient y assister. Il a écrit de nombreux livres dans lesquels il invite sans jamais chercher à convaincre, imposer ou endoctriner. Il est avant tout un sage, avant d’être un psychologue ou un philosophe. Il est surtout profondément humain. Son enseignement procède d’une expérience personnelle de la réalité, d’une vision qu’il nomme : « pénétrante ». Cette expérience ne résulte aucunement d’un savoir acquis, d’un héritage culturel. Il invite les gens à se défaire de leur « conditionnement » et préconise la responsabilité de soi.

Krishnamurti a écrit :

« La vérité ne peut être accumulée. Ce qui est accumulé est toujours détruit, puis se fane et meurt. »

« La vérité ne peut jamais se faner car on ne la croise que d’instant en instant ; dans l’instant de chaque pensée, de chaque relation, de chaque mot, de chaque geste ; l’instant d’un sourire ou d’une larme. »

« La connaissance de soi est le commencement de la sagesse et la fin de la peur. »

À lire de Krishnamurti :

Se libérer du connu (Libération intérieure - Se connaître soi-même - Surmonter sa peur - Découvrir le silence et la plénitude)

Plénitude de la vie - La révolution du silence - Le livre de la méditation et de la vie - Cette lumière en nous - La vraie méditation - La première et dernière liberté - De la vie et de la mort.

– Billet de Jean-Claude St-Louis

vendredi 29 avril 2005

La génomique

Il s’agit d’un type de recherche qui s’intéresse particulièrement aux interactions et aux modes d’expression des gènes.

L’une des principales finalités de ces recherches est la création de traitements médicaux très innovateurs.

Bien évidemment, ces recherches ne sont pas sans soulever des questions éthiques, juridiques et sociales.

Génome Québec est un grand projet collectif québécois qui rassemble l’industrie, les gouvernements, les universités, les hôpitaux, les instituts de recherche et le public autour du projet national de recherche en génomique.

- Billet de Chartrand Saint-Louis

samedi 1 janvier 2005

Cris et chuchotements (Ingmar Bergman)

Bergman introduit dans ce film une frontière très fluide entre le rêve et la réalité. Il y a beaucoup de huis clos dans ce film dont l’histoire se déroule dans un milieu lui-même très clos. La grande distance entre les personnages cherche à exprimer leur sécheresse affective. Les gros plans permettent de pénétrer dans l’intimité des personnages. Les fondus au rouge donnent l’impression que l’on souffle sur des braises. Le rouge connote la vie intérieure et l’intimité. On peut aussi faire un lien entre ces fondus au rouge et la chaleur du personnage d’Anna. Ce personnage (qui réconforte la mourante) est maternel, affectueux et charnel. Il offre un grand contraste avec celui des soeurs (sèches et tendues entre elles). Ce film est très austère. Il y a un grand dépouillement sonore. Quelques dits (et des « cris ») et beaucoup de non-dits (« chuchotements »). Le temps s’écoule lentement. Les longs plans expriment cette dimension temporelle. La mort est filmée comme un accouchement. Elle est aussi présentée comme une renaissance.
- Billet de Chartrand Saint-Louis